Commentaire littéraire sur la pièce "Incendies" Mouawad
Incendies est le second volet d’une trilogie, qui comprend deux autres pièces Littoral et Forêts, trois textes centrés autour de la recherche d’identité et la quête des origines. Au début de la pièce, Nawal Marwan vient de mourir, et dans son testament elle demande à ses deux enfants, deux jumeaux, Simon et Jeanne, d’aller à la recherche de leurs origines, de quitter le Canada dont ils croient être orignaires pour retourner au Liban, où se trouvent encore un frère et un père qu’ils m’ont jamais connus. Ainsi la pièce va s’organiser autour du voyage entrepris par les deux jeunes gens , mais aussi avec des flask-back permettant aux spectateurs de connaître la vie de Nawal tout au long du temps. La scène ici nous la présente à l’âge adulte, en compagnie de son amie Sawda, alors qu’elles se retrouvent toutes deux confrontées à la violence de la guerre civile qui déchire le Liban, et qu’elles s’interrogent sur ce qu’il faut faire. De quelle manière le récit de Sawda s’intègre-t-il ici dans une réflexion plus générale sur la violence et la vengeance ?
I Organisation du récit : Le déchaînement d’une violence terrible
Le récit de Sawda raconte les violences perpétrées par les miliciens contre des réfugiés, et renvoie à des événements historiques, c’est-à-dire les massacres de Sabra et de Chatila, en septembre 1982, lorsque les phalanges chrétiennes ont attaqué ces deux camps de réfugiés palestiniens. La violence est exposée en deux temps : D’abord une violence générale, qui se caractérise par la rapidité et la totalité : les miliciens sont comparés à des «fous furieux », le terme de fureur revenant à la ligne suivante « on a entendu la fureur des miliciens » (allitérations en f qui soulignent cette brutalité).
Cette violence rapide et totale est exposée en une seule phrase qui décrit toutes leurs actions « Ils ont commencé par lancer les enfants contre le mur, puis ils ont tué tous les hommes qu’ils ont pu trouver » : l’adverbe rapidement de la phrase