Commentaire littéraire vies minuscules
Pierre Michon est un écrivain français du XXème siècle. En 1984, il publie Vies minuscules, qui se présente comme une suite de huit nouvelles ou « huit vies » de personnages côtoyés par le narrateur durant son enfance, rencontrés ou retrouvés plus tard dans sa vie d'errance. Le récit, pris dans son ensemble, est une exploration du destin d'écrivain du narrateur, dont tout l'enjeu du livre est qu'il soit mené à bien. Mais en quoi pouvons-nous parler d’un texte autobiographique ? Nous verrons alors que Pierre Michon met en œuvre un discours autobiographique qui cependant s’inscrit entre certaines limites.
L’autobiographie est définie par le critique Philippe Lejeune comme un « récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle en particulier sur l’histoire de sa personnalité » (Le Pacte autobiographique, 1975) A travers un récit introspectif, Pierre Michon entreprend l’expression du « je » et du « moi ». On se situe donc en focalisation interne. Le « moi » correspondant à l’objet du discours, soit à la matière de l’œuvre, se présente comme un « moi » objectif : « Je découvrais les livres » lignes 14 où l’on trouve une relation subjective : il y a une prise de recul du « je » du présent par rapport au « moi » du passé, mais ce « moi » continue de faire partir du « je » ; il s’agit donc d’une relation essentiellement subjective : « J’espère que je lui ai souri, moi aussi » ligne 9 Cependant, à travers ce récit introspectif, l’on retrouve un récit rétrospectif : ce dernier demande un travail de réminiscence où le passé refait surface dans le présent. On relève donc plusieurs temps distincts, où le « je » se situe dans le passé de l’histoire : Pierre Michon se souviens et se projette dans le passé, il utilise donc les temps du passé – essentiellement l’imparfait. Mais il écrit aussi au présent, sous