Commentaire littéraire
D E
INTERPRÉTATIONS
• Le mouvement : rapidité, vivacité et dynamisme, sont les qualités de cette exposition in medias res, qui imprime d’emblée à la farce un rythme allègre. En trois scènes le décor est planté, les personnages identifiés, et les rouages d’une vengeance annoncée sont en place. Ici, tout est théâtre : au lieu de rapporter ses mésaventures par un long récit, La Grange mime le comportement des précieuses, leurs minauderies, leur arrogance, et c’est déjà l’occasion d’une pantomime comique. Et quand il croque le portrait pittoresque de Mascarille, on comprend aussitôt que valets et précieuses sont faits pour se plaire… À leurs prétentions au raffinement précieux, s’opposent, de façon burlesque, les propos épais de Gorgibus : on ne peut rêver père moins complice avec ses filles que ce rustre-là. Bref, avant même que les précieuses ne fassent leur apparition, elles sont précédées sur la scène par ces reflets peu flatteurs qu’on a donnés d’elles-mêmes : le spectateur est préparé à voir surgir deux stupides marionnettes.
SCÈNE 4
REPÈRES
• La scène se passe dans une « salle basse », c’est-à-dire un salon de la maison de Gorgibus. Ce dernier a convoqué sa fille et sa nièce pour avoir avec elles une explication sérieuse. • La situation est grave : on a laissé s’échapper deux prétendants intéressants. Fortement contrarié par ce contretemps qui dérange ses plans, Gorgibus veut reprendre la situation en main : d’où les semonces et autres invectives qui martèlent ses propos de plus en plus aigres.
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SCÈNE 4
L ’ Œ U V R E
• C’est une scène de récrimination paternelle, assez fréquente dans le théâtre de Molière, qui, en général, prend plus volontiers le parti des enfants que celui des pères. On trouve de tels affrontements entre générations dans d’autres comédies de Molière : Tartuffe (Acte II, scène 1), L’Avare
(Acte I), Les Femmes savantes (Acte II).
• Cette confrontation permet à Molière de compléter la