Le peu qui te reste de vie. Il semble que le conseil excellent qui est donné ici ne se rapporte qu'à une époque assez avancée de l'existence, et qu'on doit songer à soi plus qu'aux autres surtout quand on approche du terme. Mais ce conseil a, je crois, plus de portée que cette application restreinte ; et dans la jeunesse tout aussi bien que dans l'âge le plus mûr, on doit ne s'occuper que fort peu de ce que font les autres, si ce n'est quand il s'agit de l'intérêt général. Que de médisances, que de discordes, que de luttes, que de fautes même on éviterait en pratiquant cet utile précepte ! - Le principe directeur. La raison, l'intelligence. - C'est de ne penser jamais... Plus haut, liv.I, § 3, Marc-Aurèle loue, parmi les vertus de sa mère, «l'habitude de s'abstenir, non pas seulement de faire le mal, mais même d'en concevoir jamais la pensée». Le moyen de surveillance perpétuelle sur soi-même qu'il indique ici est très pratique ; on est alors sur ses gardes comme une sentinelle vigilante, toujours prête à répondre à l'appel qui lui est fait. - Le ministre et l'agent des Dieux. Quand l'homme fait le bien, il peut se dire sans orgueil qu'il est l'instrument de Dieu et en quelque sorte son coopérateur, dans la mesure où le comporte l'infirmité de notre nature finie. - L'athlète de la plus noble des luttes. Belle et simple expression, dont l'idée est empruntée à la philosophie platonicienne. Socrate parle souvent du combat de la vie, le plus périlleux et le plus noble des combats, puisque nous y sommes placés sans cesse, entre le bien et le mal, la vertu et le vice. - Qui trempe l'homme profondément dans la Justice. Métaphore aussi juste que grande. - De ce que dit un autre. Retour à la pensée principale de ce paragraphe. - D'aimer tous les hommes en général. Voir plus haut, liv. II, § 1. - Regarder uniquement à l'opinion de ceux... Ce sont les philosophes, c'est-à-dire ceux d'entre les hommes qui ont pu prendre la peine d'approfondir leurs pensées et de se rendre un