Commentaire marivaux
Pour Marivaux comme pour Racine, l’écriture dramatique est la plus extraordinaire des activités constructrices, mais, comme pour certains de ses héros favoris (« le Télémaque travesti ») c’est d’abord un moyen de s’en donner « à cœur joie » en se livrant au public. Son premier contact avec la cour lui inspire Frédéric et le Prince travesti.
Dans la production théâtrale de Marivaux, 1724 marque une grande cassure. Marivaux se décide à répondre à l’emprise de la société par cette forme d’engagement plus profonde que le rêve. Désormais chacune de ses pièces apparaît comme une réaction à une certaine vision de la société qui naturellement évolue, car les espoirs de la Régence s’éloignent de plus en plus et le poète tente à soumettre l’emprise sociale à une analyse plus aiguë. Il ne cesse pourtant de poursuivre le même jeu. Comme dramaturge, il garde une confiance intacte dans les ressources des êtres humains : il est celui qui leur permet d’exercer leurs talents, de prouver leur vertu. De 1724 à 1740, la comédie de Marivaux se déploie suivant trois directions avec une joyeuse agressivité : trois façons de voir la société, trois formes dramatiques originales.
Le prince travesti est une pièce dont le pouvoir de la parole est omniprésent dans l’action. En effet, la parole est l’action, et dans ce passage on constate que la parole fait avancer l’action de bout en bout.
Ecrite en 1724 pour la Comédie italienne, le Prince travesti est un cas étrange du répertoire français car la pièce échappe aussi bien aux règles du théâtre classique qu’au découpage par genre et période. C’est une comédie dont l’influence shakespearienne est immense.
La scène ici met en scène deux personnages importants de la pièce : Lélio, qui est en réalité le prince de Léon et le nouveau protégé de la Princesse, et Frédéric le ministre de la Princesse.
Ici le sentiment amoureux préexiste à la pièce (acte. 1). On trouve des menaces de mort : c'est une comédie héroïque en même temps.