commentaire mes petites amoureuses, Rimbaud
Un hydrolat lacrymal lave Les cieux vert-chou : Sous l'arbre tendronnier qui bave, Vos caoutchoucs
Blancs de lunes particulières Aux pialats ronds, Entrechoquez vos genouillères Mes laiderons.
Nous nous aimions à cette époque, Bleu laideron ! On mangeait des œufs à la coque Et du mouron !
Un soir, tu me sacras poète Blond laideron : Descends ici, que je te fouette En mon giron;
J'ai dégueulé ta bandoline, Noir laideron ; Tu couperais ma mandoline Au fil du front.
Pouah ! mes salives desséchées, Roux laideron Infectent encor les tranchées De ton sein rond !
Ô mes petites amoureuses, Que je vous hais ! Plaquez de fouffes douloureuses Vos tétons laids !
Piétinez mes vieilles terrines De sentiments; Hop donc ! Soyez-moi ballerines Pour un moment !
Vos omoplates se déboîtent, Ô mes amours ! Une étoile à vos reins qui boitent, Tournez vos tours !
Et c'est pourtant pour ces éclanches Que j'ai rimé ! Je voudrais vous casser les hanches D'avoir aimé !
Fade amas d'étoiles ratées, Comblez les coins ! − Vous crèverez en Dieu, bâtées D'ignobles soins !
Sous les lunes particulières Aux pialats ronds, Entrechoquez vos genouillères, Mes laiderons.
Lexique remonter interprétations commentaire bibliographie
hydrolat : "terme de pharmacie. Nom donné aux liquides incolores qu'on obtient en distillant de l'eau sur les fleurs odorantes ou sur d'autres