Commentaire montesquieu, esprit des lois, chap 15
Au chapitre XV de De l’esprit des lois , Montesquieu dénonce l'esclavage en une démonstration qui doit sa force à la forme choisie. Il s'agit en effet d’une argumentation en neuf points successifs, soulignés par une disposition en paragraphes et de nombreux alinéas. Le caractère argumentatif du texte est annoncé dès l'entrée en matière, qui souligne une situation hypothétique. La démonstration reprend alors les arguments que pourraient énoncer les esclavagistes, mais en soulignant à chaque fois leur caractère inadmissible, incohérent, absurde. C'est ce choix de démonstration a contrario, ou par l'absurde, qui rend le texte difficile à analyser. Et l'apparence de parti pris pro-esclavagiste conduit à constamment retourner les propositions. L'ironie joue donc un rôle essentiel.
La lecture méthodique du texte mettra l'accent sur la structure et sur l'énonciation du texte, puis sur les incohérences successives du raisonnement.
L'importance de la première phrase et le type de texte :
Il est essentiel de repérer la structure de la première phrase et d’en tenir compte
* La présence de Si :
La phrase débute par Si, ce qui attire l'attention sur l'idée d'une condition. Cette idée est soulignée par le mode du verbe principal, je dirais. Le conditionnel présent peut avoir ici valeur de potentiel (action réalisable dans l'avenir) ou d’irréel dans le présent (action irréalisée dans le présent). La présence de la condition, la volonté de défendre l'esclavage, éclairent le choix modal. Il s'agit d'une pure hypothèse, d’un cas de figure impossible, d'une «hypothèse» d’école de pure rhétorique.
* La démarche argumentative :
Elle s'exprime à travers le choix lexical. Les termes soutenir et droit, le verbe dire, le présentatif voici situent la démarche dans une perspective d'argumentation, de discours structuré, de volonté de défendre. La suite du texte s'annonce donc comme un plaidoyer en faveur de l'esclavage.