Ce texte est la lettre XXX extraite de l’œuvre Lettres Persanes de Montesquieu, célèbre écrivain du XVIIIe siècle. Cette œuvre d’importance a d’abord été publiée anonymement en 1721. Dans cette lettre, un Perse nommé Rica raconte à des corresponds restés au pays l'accueil curieux qu'il a reçu à Paris. C’est une satire appartenant au genre épistolaire. Elle décrit avec ironie et humour le manque de civisme et le comportement superficiel des Parisiens. Nous envisagerons l’étude de ce comportement, qui diffère selon l’habillement du Persan, dans ses 2 formes : soit les Parisiens sont obnubilés par le Persan, soit ce dernier est complètement ignoré. Dès le début de la lettre, l’intérêt absurde dont fait l’objet Rica est dénoncé « curiosité extravagante ». On remarque également que l’auteur utilise des verbes dérivés du thème du regard « voir », « regarder » souvent à la forme passive « fus regardé », « a été vu ». Rica subit les regards des Parisiens. Montesquieu utilise ensuite un certain procédé : la comparaison « comme si j’avais été envoyé du ciel » dans le but d’illustrer la manière avec laquelle le Persan fut dévisagé par les Parisiens. Ces derniers sont impolis. L’auteur nous apprend même que la curiosité est un défaut universel « vieillards, hommes, femmes, enfants ». Il utilise là une gradation descendant, on passe de « vieillards » à « jeunes ». Puis, Montesquieu utilise un procédé d’énumération « si j’étais… » pour nous conter ses sorties. Où qu’il aille, il était aussitôt entouré par une foule, constituée de femmes, ce qui a l’air de le surprendre « les femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel nuancé de mille couleurs ». L’auteur utilise ensuite une hyperbole « cent lorgnettes ». La curiosité des Parisiens croît. Rica continue d’être au cœur des conversations, mais il affiche un sourire de façade « je souriais » malgré les idées préconçues de certains Parisiens qui se limitent à l’apparence extérieure « il faut avouer qu’il a l’air bien Persan ».