Commentaire médée
Dans l’Antiquité, la notion de stoïcisme se développe fortement et devient peu à peu le stoïcisme impérial (morale fondée sur l’effort et l’intention de faire le bien) avec des auteurs et philosophes tels Marc-Aurèle, Epictète et le non moins célèbre Sénèque.
Philosophe latin (pourtant originaire de Cordoue en Espagne) donc mais aussi auteur de traités moraux (De la clémence, Des bienfaits), précepteur de Néron et dramaturge (qui lui vaudra la périphrase ‘‘Sénèque le Tragique’’), il connaîtra une fin digne de son surnom : compromis dans la Conjuration de Pison, en 65 av. J-C, Néron l’obligera à s’ouvrir les veines aux yeux et vus de tous.
Sa tragédie antique Médée écrite en vers, dont la date de publication nous est inconnue, est un élément majeur qui influencera des auteurs comme Corneille au XVIIème siècle. Novatrice, non par l’histoire et son personnage (déjà traités par Erinius et Ovide), Sénèque s’inspire beaucoup de la version d’Euripide mais propose une approche plus crue, violente et dénuée de toute pitié de la magicienne ainsi que du douloureux destin auquel elle doit faire face. De plus, la pièce de Sénèque ne couvre que le dernier jour de Médée à Corinthe où elle a été répudiée par le roi Créon ainsi que par son amour Jason qui se prépare à épouser Créüse, fille du roi de Corinthe. Pour se venger de cette trahison, elle fait apporter une tunique et des bijoux enflammés par ses enfants à la « putain » (v. 19, scène X) de Jason qui la consument alors.
Dans cette scène, le dénouement se rapproche et la tension est à son paroxysme : Médée se consulte, doute puis retrouve courage dans un monologue délibératif et s’apprête alors à commettre un crime non moins horrible qui la rendra célèbre : le meurtre de ses deux enfants Merméros et Phérès.
Ce qui nous amène à nous demander : en quoi le comportement de Médée est-il paradoxal et inhumain ?
Nous analyserons d’abord son