Commentaire nuit de noce -la machine infernale- cocteau
-La chambre : parallèle avec le premier texte où il était question du "piège" qui se ferme. Ici la chambre est considérée comme une "cage, une prison", symbole des nouvelles fonctions d'Oedipe et de son destin. Voir la "baie grillagée". Huis-clos infernal s'installe comme le montrent les couleurs agressives : rouge et blanc. "La petite boucherie" évoque l'abattoir, sorte de métaphore du destin, la couleur rouge rappelle la mort qui plane sur les deux personnages, cette mort est associée à l'inceste.
-le berceau est le symbole de la maternité de Jocaste, donc de l'inceste. La proximité entre le lit conjugal et le berceau montre un mélange des genres, des génération, propres à l'inceste. De plus, on comprend qu'Oedipe va remplacer l'enfant disparu selon Jocaste. B-l'ambiguité des rapports entre les personnages
- Couple mari/femme : Jocaste est présentée comme une reine affaiblie, la présence d'un homme est nécessaire "je relèverai ton prestige" promet Oedipe en époux aimant. L'union dans le couple est marquéé par les propos d'Oedipe : "Pas à nous acclamer...à t'acclamer, toi." "C'est pareil.", rapprochement des pronoms "ta chambre, une prison, ta chambre... et notre lit." Rapprochement aussi par le rêve, chacun rêve de façon symétrique "Je te parle de chien de fontaine, tu me parles de mur de ronde : voilà notre nuit de noces". En plus de l'attention envers l'un et l'autre, ils échangent des mots tendres "Mon pauvre adoré, Ma pauvre chérie, mon cher amour, Fou bien-aimé".
Or cette proximité est dangereuse car un autre couple se forme : mère/enfant. Les mots doux sont à double sens, les termes de berceau, de gamin, enfant, rappellent l'enfance d'Oedipe, et son désir répété de consommer la nuit de noces bien compréhensible) peut aussi être interprété comme un caprice. "Ce serait trop triste" est d'ailleurs empli de connotation enfantine.