Commentaire partiel de l'acte i scène 6 ( ou 7 selon les éditions : il s'agit du premier duo entre silvia et dorante). (axe ii petit 2) la surprise de l'amour chez silvia marivaux
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Silvia refuse encore d'assumer son amour naissant pour Dorante, parcequ'elle le prend pour Bourguignon et que les conventions sociales l'empêchent d'aimer un valet. Cependant cet amour est aisément perceptible par le lecteur, qui en décèle de nombreux indices. D'une part, le rôle qu'elle essaie de jouer et qui consiste à refuser d'écouter les propos galants de Dorante est pour elle difficile à jouer : elle ne se montre pas aussi ferme dans son refus qu'elle voudrait l'etre, par ex quand elle admet " je ne saurais me facher des discours que tu me tiens". D'autre part, la répétition du mot " amour" révèle que ce sujet la trouble : " tu peux te passer de me parler d'amour [...] ? " et "laisse là ton amour". De plus, en évoquant le faux Dorante, elle ne peut s'empêcher de faire un compliment à son prétendu valet : " ton attachement pour lui m'en donne bonne opinion, il faut qu'il causal implicite, élogieux pour son interlocuteur, ce qui constitue une "imprudence" dont elle prend conscience immédiatement. En outre , elle avoue être, comme Dorante, frappée d'une amnésie symptomatique de son trouble : " j'avais de mon coté quelque chose a te dire, mais tu m'as fais perdre mes idées aussi, a moi" . Dans cette réplique, la co-présence des pronoms personnels des 1ere et 2eme personnes constitue un indice grammatical du lien qu'elle sent naître en eux. On observe aussi que l'adieu qu'elle formule deux fois est une torture à laquelle elle ne peut se résoudre, "faudra-t-il que je te quitte? " . Marivaux recourt également aux apartés pour illustrer le trouble du personnage et le dernier est particulièrement révélateur de la surprise de l'amour qui la frappe : " je ne suis point partie, je ne pars point, me voilà encore, et je reponds ! " . La juxtaposition de phrases courtes, dont les 3 premieres sont synonymes, fonctionne comme l'auto-analyse d'une conscience qui constate avec étonnement la défaite de sa volonté face au discours amoureux de Dorante, qu'elle n'est dejà plus en