Commentaire peau-de-mille-bêtes grimm
Peau-de-mille-bêtes, ou Toutes-fourrures, est un conte des frères Jacob et Wilhelm Grimm, publié en 1812 en Allemagne. Il est généralement qualifié de version allemande du conte Peau d’Âne de Charles Perrault, paru lui en 1694. Peau-de-Mille-Bêtes apparaît de prime abord comme une mise en garde contre l’inceste, or je m’attacherai dans cette analyse à traiter le thème de l’adolescence comme passage à l’âge adulte, en m’appuyant sur l’analyse de Pascale Comoretto. Le plan de cette analyse s’établira selon la structure narrative, qui est en correspondance avec le déroulement du passage vers l’âge adulte. La définition de la structure actancielle du conte – établie selon les travaux de Vladimir Propp- ne se fera qu’en dernière partie d’analyse, car elle s’avère être assez complexe.
L’histoire est structurée de telle sorte que la forme et le fond du texte sont mis en perpétuelle corrélation. Le conte commence par la formule « Il était un fois » propre aux contes. La situation initiale est décrite dans les premières lignes. Un roi est voué à devenir veuf d’une femme « d’une telle beauté qu’on en reverra plus jamais sa pareille sur terre ». Nous devons ici préciser que cette fatalité sera contredite plus tard dans le texte, lorsque la fille du roi, ressemblant fortement à sa mère, aura grandi et sera perçue par son père comme ayant « toute la beauté de ma reine défunte », et encore après en se disant n’avoir « encore jamais vu de femme aussi belle ». Car même s’il n’a aucun désir de se remarier dans un premier temps, il se voit tout de même obligé de le faire, car le royaume a besoin d’une reine pour les gouverner. Il veut être fidèle à la promesse qu’il a faite à son épouse, et découvre alors sa beauté exacte dans sa fille. Il est pris de passion pour elle, et veut l’épouser - c’est donc ici que se situe cette idée de mise en garde contre l’inceste pour les jeunes filles-. L’histoire familiale