Commentaire phèdre - acte i, scène i
Problématique : En quoi cette scène d’exposition est-elle traditionnelle ?
Mise en scène pour la première fois en 1677, Racine, dramaturge du XVIIe siècle, s’inspire des grands mythes littéraires de l’Antiquité pour écrire Phèdre : reprenant l’histoire d’Euripide (poète grec du Ve siècle avant JC) mais en la modernisant, il bâtit une intrigue sobre qui privilégie le rôle de la fatalité : Phèdre, épouse de Thésée, nourrit une passion cachée et destructrice pour son beau-fils Hippolyte qui la mènera jusqu’à la folie et la mort. Nous allons ici étudier la première scène de l’acte I, c’est-à-dire la scène d’exposition qui répond à trois fonctions : informative en présentant l’intrigue et les personnages, incitative en donnant envie d’en savoir plus sur les personnages par l’amorce de quelques éléments de l’intrigue et enfin dramatique en inscrivant la pièce dans la tragédie et en plongeant le spectateur dès la première scène dans une illusion de réel. Ainsi, alors qu’Hippolyte annonce à Théramène son départ à la recherche de son père disparu, un premier aveu se produit : Hippolyte aime d’un amour secret Aricie. En quoi cette scène d’exposition est-elle traditionnelle ? Tout d’abord, nous montrerons que cette scène d’exposition, en présentant les personnages selon sa fonction informative, s’avère cependant paradoxale. Puis nous étudierons le thème de la fuite qui est évoqué durant toute la scène.
I/ Une scène d’exposition traditionnelle et paradoxale
Présentation des personnages
Hippolyte :
H nous est présenté par le biais d’une conversation avec Théramène, son gouverneur et confident. En effet, parce que nous sommes au théâtre, la particularité du genre repose sur une double énonciation c’est-à-dire qu’il y a à la fois une parole entre les personnages et une parole qui s’adresse aux spectateurs afin de livrer quelques éléments de l’intrigue. On apprend ainsi qu’Hippolyte est le fils de