Commentaire Ph Dre Acte 4 Sc Ne 6
(Acte IV, scène 6)
INTRODUCTION
Racine est le plus grand tragédien français avec Corneille. Après un premier succès avec Andromaque, il s’affirme contre le vieux Corneille qu’il supplante avec d’autres tragédies (Britannicus, Bajazet, Mithridate, Iphigénie en Aulide) : Phèdre constitue l’apogée de sa carrière dramatique. Vers la fin de sa vie et sur demande, il écrira encore deux tragédies bibliques, Esther et Athalie. Phèdre, écrite en 1677, est la tragédie la plus célèbre de Racine. Phèdre, épouse de Thésée, brûle d’amour pour Hippolyte, le fils de ce dernier. Mais Hippolyte aime Aricie, une ennemie de son père. Phèdre, qui a avoué sa passion à sa nourrice Œnone, puis à Hippolyte, apprend qu’il en aime une autre et devient jalouse. Nous étudierons d’abord la jalousie de Phèdre, puis nous analyserons son sentiment de culpabilité et la fatalité qui la poursuit. Enfin, nous réfléchirons sur l’utilisation de la mythologie dans ce texte. Lorsque Phèdre apprend qu’Hippolyte peut aimer Aricie mais n’éprouve rien pour elle, elle devient jalouse. Cette jalousie est douloureuse : « Ah ! mortelle pensée », et elle ne peut « souffrir un bonheur qui [l’] outrage ». Cette antithèse montre la souffrance de Phèdre, qui se sent coupable d’inceste, devant le bonheur du couple formé par Hippolyte et Aricie, pur et innocent. L’innocence de ce couple est renforcé par le chiasme « homicides mains » et « sang innocent ». Les « homicides mains » désignent Phèdre, coupable d’inceste et « sang innocent » désigne Hippolyte et Aricie. La douleur de Phèdre est aussi exprimée par son champ lexical : elle dit de sa vie qu’elle a été « pénible ». Mais Phèdre a aussi été « poursuivie de malheurs » et de « tourments ». Cette hyperbole montre bien la souffrance et une douleur que Phèdre dit proche de la torture. Il y a aussi une opposition entre le bonheur et la douleur, qui est un des motifs de la jalousie de Phèdre. Mais la principale cause de sa jalousie est