Commentaire sur le théâtre
À la scène 3 de L’ile des esclaves, on a trois personnages sur scène : Euphrosine, une dame noble avec Cléanthis, sa servante et Trivelin, le gouverneur de l’île où ces deux femmes sont arrivées. La particularité de cette île repose sur le fait que lorqu’un maître arrive avec son valet, les rôles de ceux-ci s’inversent. À présent donc, on a Cléanthis qui joue le rôle de maîtresse et Euphrosine le rôle de servante soumise, d’où son absence de répliques le long de l’extrait. Cette permutation de rôles a été proposée par Trivelin, qui à présent juge l’imitation de Cléanthis, pour qu’Euphrosine prenne conscience de son comportement envers sa servante et pour qu’elle change de mentalité. Ceci dit, Cléanthis fait une imitation burlesque de sa maîtresse pour la faire réagir : elle la montre comme quelqu’un de superficiel à la ligne 11 « Qu’on m’apporte un miroir » et à la ligne 18 « Que va-t-on penser de Madame ? » et aussi comme un être mondain aux lignes 4 et 5 : « Madame verra du monde aujourd’hui […] aux assemblées ». Cléanthis détient le pouvoir de la parole la plupart de la scène, d’ailleurs, ça serait une tirade s’il n’y avait pas Trivelin qui intervient avec un commentaire sur le jeu de celle-ci. On peut donc dire qu’Euphrosine est soumise au pouvoir de sa servante. Cléanthis prononce son discours parfois à la première personne du singulier « Que je suis mal bâtie » à la ligne 12, parfois a la troisième personne du singulier « Madame se lève ; a-t-elle bien dormi » à la ligne 1. Ceci met en évidence les deux points de vue de la situation : celle de la servante comme celle de la