Commentaire sur les danses macabres de guyot marchant
Danse macabre imprimée par Guyot Marchant (1485)
En 1424 est peinte sur les murs du Charnier Des Innocents à Paris une fresque représentant des squelettes dansant et entraînant hommes de tous ordres et de toutes classes: c’est la Danse Macabre. Cette Oeuvre fut cependant détruite. Cependant, Guyot Marchant reprit cette fresque dans une série de gravures, dans l’édition des Danse Macabre, que nous allons étudier à travers ce document. Ce document iconographique est donc un livret de 20 feuilles comprenant 18 gravures sur bois accompagnées chacune d’un poème en prose: composés de huit octosyllabes, ils retracent les dialogues entre le vivant et le mort, qui entraîne ce dernier en dansant. On peut aujourd’hui retrouver cette oeuvre à la Bibliothèque de Grenoble. Elle fut publiée donc par Guyot Marchant, prêtre au grand Hôtel du Collège de Navarre mais également maître des arts et imprimeur d’origine Bourguignonne. L’auteur du poème qui accompagne les gravures n’est pas clairement définit bien qu’il soit majoritairement désigné comme étant Jean Gerson, Chancelier de la Sorbonne. Cette oeuvre s’adresse sans doute à un public assez vaste, voir l’ensemble du peuple français. A l’époque où ces gravures sont publiées, les souvenirs douloureux de la guerre de Cents Ans (1337-1453) et de la Grande Peste de 1348 - qui ont décimés tout les deux plus d’un tiers de la population en Europe - sont encore très présents. La mort est donc un sujet « d’actualité » qui touche et interpelle le peuple français. A noter également que l’Église à fortement réaffirmé son pouvoir et l’encadrement de ses fidèles depuis le XIVème siècle et continue de vouloir guider les français vers le salut via une vie vertueuse. La Danse Macabre, issue de l’art Macabre du Moyen Age ( XIV-XVI) qui mêle morts et vivants souligne la vanité des distinctions sociales et la dimension universelle de la mort. Mais alors, cette vision fataliste de la mort dans les