Commentaire sur ubu roi
Cet extrait est tiré de l’acte I, scène 1 de la pièce de théâtre d’Alfred Jarry, Ubu Roi, écrite en 1896. Il présente un dialogue entre les deux personnages principaux Père Ubu et Mère Ubu. Ce texte qui introduit la pièce nous offre un portrait moral des deux personnages qui forment le couple principal et il donne le ton de toute la pièce pour en faire une parodie de tragédie.
Dans cette scène d’introduction, nous voyons que le Père Ubu est un grossier personnage qui a un langage particulièrement vulgaire. D’ailleurs, le juron « merdre » avec son « r » en plus ou l’expression « de par ma chandelle verte » sont répétés si souvent au cours de la pièce qu’ils sont devenus les emblèmes verbaux du Père Ubu. Son vocabulaire injurieux est très impressionnant : en plus du mot « merdre » répété par Père Ubu aux lignes 1, 10 et 40, de l’expression « par ma chandelle verte » répétée aux lignes 7, 10, 21 et 49,il ajoute l’imprécation « ventrebleu » à la ligne 49, le mot « cul » à la ligne 30 et l’expression très familière « passer à la casserole » à la ligne 27. Cela montre bien la grossièreté sans limite de Père Ubu.
On voit également que ce personnage est d’une grande susceptibilité, un vantard invétéré, d’une bêtise affligeante et d’une violence primitive. La réplique « Que ne vous assom’je, Mère Ubu ! » à la ligne 4 qu’il dit après avoir entendu une répartie de sa femme qu’il n’a pas appréciée ainsi que celle où il affirme qu’il va faire passer Mère Ubu « à la casserole » si elle continue à lui « faire injure » (ligne 26) contribuent à nous montrer la susceptibilité et la violence de ce personnage.
Sa vantardise nous est prouvée lorsqu’il se vante (ligne 11 à 14) d’être « le capitaine de dragons, l’officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l’ordre de l’Aigle Rouge et ancien roi d’Aragon. »
Quant à sa bêtise, on en a la preuve éclatante lorsque par deux fois il affirme ne pas comprendre ce que sa femme veut dire