commentaire sur vercors l'impuissance
LE PORTRAIT DE RENAUD HOULADE
LA FONCTION DE L’ART
L’Art selon Renaud Houlade
L’Art selon Jean Bruller- Vercors
I LE PORTRAIT DE RENAUD HOULADE
Le narrateur met en scène le personnage de Renaud Houlade devenu, dès le premier jour d’école, un ami. En effet, le jour de son arrivée, ce personnage insolite se montre solidaire du narrateur mis à la porte par la plus grande des injustices et se « fait fiche à la porte » à son tour.
Cette attitude initiale demeurera immuable tout au long de sa vie. Cet être pur, souffrant de l’attitude injuste de certains humains, agit alors en toute intransigeance, sans penser aux conséquences néfastes qui pourraient le pénaliser. Son abnégation le conduit, tel un nouveau Christ, à se vouloir « prêt à charger sur ses propres épaules le poids de n’importe quelle injustice- toujours prêt à payer lui-même les péchés du monde ».
Sa haine viscérale de l’injustice l’incite à chaque fois à commettre des actes aux conséquences fâcheuses pour lui. Ainsi, si son premier acte rétrospectivement bénin risque tout au plus de le faire passer pour « une mauvaise tête », plus tard son absence à l’oral du bac « parce qu’on avait collé Mouriez » entrave plus gravement son avenir scolaire et professionnel. En temps normal, sa honte face au comportement injuste des hommes envers certains de leurs semblables le pousse à des actes extrêmes qui le punissent sans rien résoudre. Mais cette sorte de rachat dérisoire de la vision de l’homme devient bien plus dangereuse dans les temps troubles de l’Histoire. Sous l’Occupation, Renaud commet ainsi des actes, autant courageux que suicidaires, dictés par ses idéaux : du port de l’étoile jaune par solidarité avec les Juifs à son activité clandestine au sein de la Résistance, il souffre dans sa chair