Commentaire texte Hegel (sujet BAC)
2359 mots
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"Nous n'avons conscience de nos pensées, nous n'avons des pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité, et que par suite nous les marquons de la forme externe, mais d'une forme qui contient aussi le caractère de l'activité interne la plus haute. C'est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existence où l'externe et l'interne sont si intimement unis. Par conséquent, vouloir penser sans les mots, c'est une tentative insensée. (…) Et il est également absurde de considérer comme un désavantage et comme un défaut de la pensée cette nécessité qui lie celle-ci au mot. On croit ordinairement, il est vrai, que ce qu'il y a de plus haut c'est l'ineffable… Mais c'est là une opinion superficielle et sans fondement ; car en réalité l'ineffable c'est la pensée obscure, la pensée à l'état de fermentation, et qui ne devient claire que lorsqu'elle trouve le mot. Ainsi le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie." HEGEL Le langage est un moyen de communication qui consiste en l'émission de mots, c'est-à-dire de sons articulés mis en rapport avec des idées. Il apparaît donc comme un moyen d'expression pour la pensée, moyen le plus communément utilisé par les hommes. Mais quel est exactement le rapport du langage et de la pensée, en quel sens le langage est-il ce moyen d'expression ? Nous avons souvent l'impression de “chercher nos mots”, c'est-à-dire d'avoir du mal à trouver les mots convenables pour bien exprimer ce que nous pensons ; doit-on alors en conclure que le langage permet la simple traduction d'une pensée qui lui préexisterait ? Cependant qu'est-ce exactement qu'une pensée sans mot ? L'expérience courante me montre que quand je pense quelque chose, même quelque chose de très banal, par exemple “il faut que j'aille acheter du pain avant de rentrer”, je pense cela en formant dans mon esprit les images