Commentaire texte portalis
« Les lois ne sont pas de purs actes de puissance ; ce sont des actes de sagesse, de justice et de raison », établi Portalis dans son Discours préliminaires du Code civil. Il laisse entendre, dès ce préambule du Code civil rédigé en 1804 avec trois confrères, que les lois sont élaborées selon une méthode précise, un raisonnement rationnel, dans le but d’être favorables au Bien commun. Elles ne sont pas fondées dans le but d’opprimer les individus, mais dans celui de garantir l’ordre social qui leur sera le plus opportun.
Portalis, jurisconsulte et philosophe des Lumières, a marqué son époque en rédigeant ce Discours préliminaire du Code Civil , Code qui selon lui, ne peut envisager l’ensemble des problèmes étant susceptibles d’affecter la société, mais qui peut, en exposant les principes fondamentaux du droit, donner les lignes directrices pour la pratique de celui-ci.
Dans cet extrait, Portalis témoigne du fait que législateurs et magistrats ne sont pas animés par une même science, par une même mission ; missions se révélant être relativement différentes. Toutefois il précise que ces deux sciences ne doivent pas se heurter mais au contraire, fonctionner de concert.
La science du législateur, étant celle d’établir la loi, doit-elle dominer et contraindre le juge ? La science du magistrat doit-elle être, pour reprendre le terme utilisé par Portalis, « l’esclave » de ce pouvoir législatif, et s’y soumettre entièrement ?
Nous verrons dans une première partie que le magistrat est soumis à l’obligation de respecter la loi telle qu’elle a été institué ; puis dans une seconde partie, nous montrerons qu’en réalité, il est inévitable que le juge se transforme parfois en législateur et s’octroie l’aptitude d’interpréter les règles de droit, pour leur bonne application.
I. La science du magistrat, subordonnée à celle du législateur
a) Le pouvoir législatif, créateur de lois et source du droit
Dans sa définition la plus