Commentaire Therese Raquin
Le meurtre
L’écrivain français Émile Zola publie en 1867 le roman Thérèse Raquin, l’une de ses premières œuvres, mais néanmoins la plus célèbre, dans laquelle il affirme déjà les principes du naturalisme : « théorie littéraire qui considère que le roman a une valeur expérimentale du réel. » Dans cette œuvre, il s’inspire d’un fait divers qui se produit à Gordes pour raconter l’histoire de deux amants, Thérèse Raquin et Laurent, qui décident d’assassiner Camille, l’époux de Thérèse, afin d’assouvir leur passion librement. Dans le chapitre XI, consacré entièrement au meurtre, l’art du récit de Zola apparaît grâce aux nombreuses techniques littéraires employées. Dans cet extrait du chapitre XI, nous étudierons dans un premier temps la description du décor, et ensuite la narration du meurtre, tout en relatant les caractéristiques du récit de Zola.
Zola place une grande importance à la description du décor annonçant le récit du meurtre. Nous nous intéresserons aux différentes fonctions de la description, ainsi qu’aux différents procédés de focalisation utilisés dans ce passage. Tout d’abord, nous décelons la fonction informative, voire documentaire de la description du lieu : « la barque fut en pleine Seine » (l. 251-252). Zola cherche, de façon réaliste, à décrire le paysage où se déroulera le meurtre. Toutefois, l’auteur inscrit dans la description un ton poétique. Cette fonction poétique est traduite par des métaphores, comme « il y avait de larges traînées d’argent pâle » (l. 251), qui symbolise le reflet de la Lune. En outre, la description est marquée par des personnifications, « de grandes ombres tombaient des arbres » (l. 249), « se dressait le grand massif » (l. 258), « les arbres vieillis jettent leurs feuilles » (l. 263-264), « la campagne, brûlée par les rayons ardents de l’été, sent la mort venir » (l. 264-265), « la nuit descend de haut, apportant des linceuls dans son ombre » (l. 266-267). Aussitôt, l’auteur nous