Écrivain, peintre et critique d'art, Théophile Gautier est également un poète du XIXe siècle, né le 30 août 1811 au cœur des Pyrénées à Tarbes, et mort soixante et un an plus tard, le 23 octobre 1872 près de la capitale, à Neuilly sur Seine. D’inspiration romantique, Gautier se démarque rapidement de la vision traditionnelle et de la récurrence des thèmes littéraires romantiques. Il devient alors un précurseur du Parnasse, étiquette avec laquelle il pourra exprimer ses idées novatrices. Il exprime notamment sa nouvelle vision sur la mort au travers du recueil « La Comédie de la mort », rédigé en 1838, à l'âge de vingt sept ans. Composé de trois grandes parties: "Portail", "La vie dans la vie" et "La mort dans la vie", il admet notamment dans sa deuxième, l'extrait que nous allons étudier. Celui-ci narre la vision de Gautier, alors dans un cimetière, sur ce lieu lugubre et sur un cadavre en particulier. Mais il s'agit en réalité d’une référence à Dante, d'une réécriture de la Divine Comédie, où le poète latin Virgile, guide de l'auteur lors de sa descente aux Enfers, est ici remplacé par la jeune morte. A la lumière de ce texte, nous nous demanderons comment et pourquoi Gautier évoque-t-il la mort et le corps mort. De facto, nous nous attacherons à traiter dans un premier temps de l'atmosphère et du décors du poème, avant d'évoquer le jeune morte, le cadavre. Nous finirons alors par traiter de la mort dans le poème.

Dans ce poème, Théophile Gautier insiste sur un cadre sombre et morbide, en évoquant un cadavre plutôt rayonnant. En effet premièrement, Gautier, alors au milieu d'un cimetière, nous transmet l'ambiance quelque peu morbide et désagréable de ce lieu lugubre. Dès le premier vers, Gautier use d'une gradation : « A travers les soupirs, les plaintes et le râle » ( v1 ). Ce procédé a le mérite non seulement de retranscrire mais aussi et surtout d'insister par la montée de la gravité de ses termes, sur l'ambiance sonore quelque peu discrète et