Commentaire une charogne - baudelaire
1. Le choc des oppositions.-Anthitèses et rimes antisémantiques : « beau matin d’été si doux » -> « charogne infâme » + « mon âme » qui désignent la femme et rime avec «infâme»-Oxymores à effet ironique « carcasse superbe »- Antithèse qui crée des chocs d’atmosphère et marque la distance ironique : «soleil rayonnait sur cette pourriture»-> opposition et association de 2 CL incompatibles, ironie mais aussi façon de traduire l’indissociable lien entre le beau et le laid, entre les «fleurs» et le «mal»: voir la comparaison « comme une fleur s’épanouir» + ironie de l’utilisation de «cuire»-> déplacement vers le culinaire alors qu’on n’a pas faim devant un tel tableau…
2. Le tableau de l'horreur.- Lexique de la vermine exagérément développé : « mouches, larves… »- Gaieté ironiquement associée à ce monde de la décomposition « en pétillant, vivait en se multipliant » (paradoxe de la vie qui naît de la mort, effet presque surnaturel, renforcé par «étrange musique») + «vivants haillons»- Réorganisation de la vie à partir de la matière de la mort « noirs bataillons ».
II – Comparaison de la femme et de la charogne, suite de l’ironie grinçante
1. Association de la Mort et de l'Amour.- Allusions à connotations sexuelles : « jambes en l’air, femme lubrique »- « brûlante » -> double sens, celui de la fièvre qui conduit à la mort, mais aussi celui du feu du désir.- « son ventre » -> siège de la sensualité de la femme- Cynisme des associations verbales désignant l’amour « manger de baisers »
2.Le faux éloge du romanisme, le vrai cynisme.- Multiplication des apostrophes et des désignations romantiques et élogieuses, célébrant la beauté de la femme, divinisée: «reine des grâces, soleil de ma nature, mon ange, étoile de mes yeux»? reprise des expressions traditionnelles.- Mais opposition au langage cru de la comparaison avec la charogne : « vous serez semblable à cette ordure…horrible infection».
III –