Commentaire une charogne de baudelaire
Le poème Une charogne a été écrit en 1857 par Charles Baudelaire, poète du XIXe siècle célèbre pour sa vision extrêmement moderne de la poésie et sa conception du poète maudit, exclu et victime de la société. Une charogne fait partie de la section Spleen et Idéal du recueil Les Fleurs du Mal, ou il tente, comme le titre l’indique, de tisser des liens entre la beau et le laid, le bon et le mal. Censuré par décision de justice pour «outrage à la morale publique», l'œuvre a influencée parmi les plus grands poètes français comme Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé ou encore Arthur Rimbaud.
Le poème présente une situation inhabituelle, un couple en promenade croise un cadavre d’animal en décomposition. Comment le poète présente-t-il la beauté de l’horreur et pourquoi? En quoi cette vision paradoxale crée-t-elle l’ironie? Pour répondre à ces questions nous nous pencherons sur le mélange du beau et du laid et sur l’ironie qui s’en dégage, puis sur les faux airs de déclaration amoureuse que Baudelaire donne à ce poème. Enfin nous nous intéresserons aux leçons données sur la fonction de l’art et le temps.
Tout d’abord nous verrons ici en quoi la fusion de la beauté et de l’horreur crée par Baudelaire dégage une ironie très marquante. En effet cette fusion du beau et du laid est fortement amplifiée par plusieurs procédés comme le choc que causent les oppositions, en effet les antithèses sont présentes tout au long du poème comme aux vers 2 et 3 «beau matin d’été si doux», «charogne infâme». Cette antithèse marque le caractère inattendu de cette découverte. De plus, dans la même strophe nous remarquons une rime antisémantique «mon âme» désignant la femme rimant avec «infâme», celles-ci reviennent également régulièrement dans le poème comme aux vers 14 et 16 «épanouir» rimant ici avec «évanouir». Le vers 13 «et le ciel regardait la carcasse superbe» crée également un choc d’atmosphères, marquant la distance ironique,