Introduction de l’axe : Le champ lexical du regard est récurrent : verbes voir (trois fois), distinguer, regarder (deux fois), apercevoir (deux fois) ; noms « regard », « apparition ». L'importance du regard dans ce texte s'explique par deux raisons. D’abord, il s’agit d’un témoignage personnel de l’auteur : Victor Hugo raconte une scène dont il a été le témoin oculaire. Ensuite l’histoire elle-même n’est rien d’autre que l’histoire d’un regard. Nous étudierons comment les différents regards : regard du narrateur sur le prisonnier, regard du prisonnier sur la femme du monde, regard absent de cette dernière, sont mis en scène. 1) Un témoignage personnel de l’auteur. a)un récit à la première personne : Il s’agit d’un récit à la première personne. La présence insistante d’indices personnels de 1° personne marque la volonté de l’énonciateur de se donner une place dans la scène : les pronoms personnels «je » (3 fois) et « moi » ; l’adjectif possessif « le mien ». b)un narrateur qui s’identifie clairement à l’auteur : La précision « j’allais à la Chambre » suggère d’identifier le narrateur avec l’auteur lui-même : une note nous indique en effet qu’Hugo était membre de la Chambre des Pairs. Cette analyse est confirmée par le titre de l’ouvrage : « Choses vues » et le genre littéraire représenté : un « carnet d’écrivain », une sorte de « journal intime». Ces deux indices nous permettent de conjecturer que l’auteur a été lui-même témoin oculaire de la scène. c)importance des verbes de perception visuelle rapportés à « je » et « on » : Le récit livre la vision de ce narrateur-personnage qui est aussi l’auteur. En effet, on remarque des verbes de perception visuelle (« voir », « distinguer ») dans l’environnement immédiat du pronom de 1° personne : « je vis venir» ou du pronom indéfini « on » (« on distinguait », ligne 13). « On » peut être considéré dans ce cas comme un indice personnel de l’énonciation. En effet, en écrivant : « on distinguait