Commentaire victor hugo
Introduction de l’axe : Ce récit peut en effet être considéré comme une forme indirecte d’argumentation, dont le sens se dévoile progressivement. Pour le prouver, nous étudierons les étapes du récit, en montrant comment chacune participe à l’argumentation. Le texte présente cinq paragraphes que l’on peut regrouper en deux parties distinctes : une première partie narrative et descriptive (§ 1-2-3) tient lieu d’exemple; une deuxième partie plus ouvertement argumentative, tire la leçon de l’histoire, et s’achève par une phrase où l’auteur résume sa thèse (§ 4- 5).
1) un récit jouant le rôle d’un exemple argumentatif : Les trois premiers paragraphes décrivent la « chose vue » : après une brève mise en place de repères spatio-temporels (22 février 1846, à midi, rue de Tournon), le texte présente « l’homme »; puis, il dresse le portrait de la jeune aristocrate. Bien qu’essentiellement narrative et descriptive, cette première partie révèle déjà une intention argumentative. La description laisse percer les sentiments du narrateur vis à vis du pauvre : un mélange de pitié (l’homme est arrêté seulement pour avoir volé un pain) et d’appréhension (l’adjectif : « terrible »). Comme nous l’avons démontré, l’antithèse entre les deux personnages et le jeu des regards sont des éléments créateurs de sens. Ils laissent deviner au lecteur l’orientation idéologique du texte : la dénonciation de l’inégalité sociale. La phrase détachée qui constitue le troisième paragraphe sert de conclusion à cette partie. Le narrateur y revient sur l’image-clé, l’image signifiante, celle du regard inquiétant fixé par le pauvre sur la femme du monde qui ne le voit pas. C’est cette image récurrente, déjà partiellement notée ligne 14, que nous retrouverons une nouvelle fois mise en valeur et accompagnée d’une moralité dans la dernière phrase du texte.
b) la