Zola, J’accuse

Article extrait de l’Aurore, 1898

« J’accuse les trois experts en écritures […] Veuillez agréer, monsieur le Président, l’assurance de mon profond respect »

Zola a participé à l’éclatement de la vérité en écrivant une lettre ouverte à Felix Faure. Elle fut écrite quatre ans après le début de l’affaire. Il sera épaulé par Marcel Proust. Cette lettre a valu à Zola deux procès et trois mille francs d’amende. Zola s’exile à Londres et revient en 1900. Dreyfus, quant à lui a été réhabilité en 1906. Cette lettre se présente comme un réquisitoire violent car les accusations sont directes. En quoi cette lettre montre le pouvoir des gens de lettres ? Nous verrons dans une première partie comment l’accusation est exprimée. Nous étudierons dans une deuxième partie les valeurs véhiculées par la lettre. Puis nous analyserons l’engagement de l’écrivain.

Comment l’accusation est-elle exprimée? Le titre J’accuse figurait en caractères importants sur l’Aurore. C’est un verbe transitif. Avec son titre, Zola crée un phénomène d’attente. D’ailleurs cette formule est reprise tout au long du texte. Il s’agit d’une anaphore car la formule est souvent répétée. Cela martèle le discours, ça donne une unité à la lettre. Répéter la formule c’est une façon d’appliquer une même démarche à tout le monde. Ensuite, Zola s’attaque à des personnes : « Belhomme, Varinard et Couard » ou à des institutions « bureaux de la guerre ». Lors de la première accusation des personnes sont accusées car elles sont nommées : « Belhomme, varinard et Couard ». Ils sont cités par le rôle qu’ils ont joué dans l’affaire. Les formules « trois experts en écriture » et « les sieurs » sont ironiques. Zola les ridiculise lorsqu’il dit : « maladie de la vue et du jugement ». Zola les accuse ici d’avoir fait des rapports mensongeux et d’avoir influencé le procès. Ici, indirectement la justice est accusée. Concernant la deuxième accusation, c’est le ministère de la guerre qui est