Commentaire "a une passante", baudelaire
« A une passante »,
De Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1861
Plan : I. Une rencontre éphémère.
Un cadre original.
Un évènement fugace.
Récit d’un coup de foudre.
II. Une femme ambivalente, promesse de bonheur et de malheur.
Une femme inaccessible.
La figure rêvée de l’âme sœur.
Introduction :
Né à Paris en 1821, Baudelaire mène, de 18 à 21 ans, dans le quartier latin, la vie de bohême littéraire, interrompue par un voyage jusqu’à l’île Bourbon en 1841. La nostalgie de sa ville natale incite le poète à écouter son périple et à retrouver sa vie de débauche, au grand dam de sa famille qui lui concède une rente misérable pour l’empêcher de dilapider son récent héritage. Mûri pendant de nombreuses années, son premier recueil, Les fleurs du Mal, qui vaudra à son auteur une condamnation pour immortalité, paraît en 1857. Dans cette œuvre, Baudelaire se propose « d’extraire la beauté du mal ». Le titre, presque un oxymore, exprime sa sublimation du pêché et de la souffrance. Rejetant les excès lyriques du Romantisme et le formalisme du Parnasse dont la devise est « l’art pour l’art », Baudelaire, au cœur du siècle, annonce le mouvement symboliste. A l’exaltation du moi, il préfère, grâce à l’imagination, faculté gouvernée par l’intelligence, renouveler les rapports entre émotion et langage. Sonnet tardif des « Tableaux parisiens », deuxième section des Fleurs du mal, rééditées en 1861, « A une passante » est une sorte d’instantané urbain, au sens photographique du terme. Les quatrains évoquent l’effet fulgurant d’un coup d’œil échangé avec une fascinante inconnue et les tercets sont consacrés aux émotions et réflexions nées de ce bref échange de regards. Dans ce sonnet irrégulier, Baudelaire renouvelle le motif de la rencontre amoureuse ; d’une part grâce à une mise en scène originale de l’évènement et d’autre part en créant l’image d’une femme ambivalente.
I. a)
Baudelaire inscrit l’évènement au cœur de la ville moderne,