Commentaire du poème de Baudelaire «L'albatros» Arissia TCHEN Selon Victor Hugo dans «Les fonctions du poète» publié dans Les Rayons et les ombres , le poète est un être qui «rayonne» et «jette sa flamme sur l'éternelle vérité». C'est précisément ce que fait Baudelaire en 1857 dans Les Fleurs du Ma l, un recueil de poèmes qui sera d'ailleurs censuré pour avoir excessivement montré cette éternelle vérité. Dans «l'Albatros», il s'attaque de manière allégorique à la condition du poète qu'il décrit comme majestueux, incompris et solitaire. Ce poème constitué de quatre quatrains en alexandrins ( trois quatrains à l'origine ) fût composé en 1841 sur le bateau qui emmenait Baudelaire …afficher plus de contenu…

Nous pouvons remarquer l'utilisation d'antithèses «rois de l'azur/maladroits et honteux» (v.6), «voyageur ailé/gauche et veule» v.9 ainsi que d'oxymores «infirme qui volait» (v.12).Le mouvement des phrases accentuent ce renversement. En effet, le premier quatrain présente l'emploi d'une ample phrase visant à présenter l'oiseau en vol dans la première strophe avec un enjambement (Souvent.../prennent des albatros). Contrairement à cela, la troisième strophe présente l'emploi d'une série de trois phrases exclamatives plus courtes au rythme plus haché et saccadé ayant pour but de traduire la souffrance de l'albatros ( vers 9, 10 et 12 ) «lui/naguère si beau/qu'il est comique et laid!». Le dernier élément qui vient mettre l'accent sur le renversement de la situation est les contraste des sonorités. Les vers 9, 10 et 11 présentent des allitérations en «c» et en «gu»: «gauche, naguère, agace, gueule» tandis que le vers …afficher plus de contenu…

Un effet d'allongement est crée par la prononciation des « e » muets « qui