Commentaire d'arrét
L’affaire se déroule en Côte-d’Ivoire, alors que cette dernière était l’une descolonies de la France. Elle prend place sur le littoral de la Côte d’Ivoire, dans la lagune Ebrié. Dans le but de traverser cette dernière, ont été mis en placedes bacs, que la colonie exploitait directement.
Dans la nuit du 5 au 6 septembre 1920, alors qu’un des bacs effectuait la traversée de la lagune, un accident se produisit, et l’embarcation coula. Il en résulta la mort d’un indigène, et la destruction de plusieurs voitures.
La Société commerciale de L’Ouest africain, propriétaire de l’une de ces automobiles, assigna la colonie devant le tribunal de Grand-Bassam. Mais le lieutenant-gouverneur de la colonie éleva le conflit, et l’affaire fut renvoyée devant le Tribunal des Conflits. Les juges du Tribunal des Conflits, décidèrent, que le litige qui leur était présenté, relevait du juge judiciaire et non du juge administratif.
Ils fondaient leurs raisonnements sur le fait qu’en l’espèce « en effectuant moyennant rémunération l’opération de passage des piétons et des voitures d’une rive à l’autre de la lagune, la colonie de la Côte d’Ivoire exploite unservice de transport dans les mêmes conditions qu’un industriel ordinaire ». Dès lors l’application du droit exorbitant qu’est le droit administratif, ne paraissait plus légitime, et ce service devait se conformer aux mêmes règles qu’un industriel ordinaire, c’est-à-dire le droit privé.
[...] Ainsi la Cour de Justice des Communautés européennes, fait référence à la notion d’opération économique, ou encore à celle de Service d’Intérêt Economique