Commentaire d'arrêt ce, 24 décembre 2004, almayrac et a.
La responsabilité sans faute est probablement l'une des spécificités les plus remarquables de la responsabilité administrative. Elle peut se fonder soit sur le risque, soit sur la rupture de l'égalité devant les charges publiques. Dans cette dernière hypothèse, il existe trois variétés de responsabilité : la responsabilité pour dommages permanents de travaux public, la responsabilité du fait des décisions administratives régulières, et, enfin, la responsabilité du fait des lois et conventions internationales. C'est cette dernière hypothèse qui est en cause dans l'arrêt étudié.
Dans cette affaire, les requérants invoquent la responsabilité de l’État du fait des préjudices subi par les conventions internationales conclues entre la République française et la République de Côte d’Ivoire les 11 avril 1986 et 13 juillet 1989. Le tribunal administratif de Paris rejette leurs demandes tendant à la condamnation de l’État à la réparation des préjudices nés de l’application de l’accord du 13 juillet 1989. Le Conseil d’État est alors saisi.
La question se pose alors de savoir si l’État peut être responsable, même sans faute, des préjudices subis par l’application des conventions internationales. Le conseil d’État répond par la positive mais en imposant tout de même des conditions à l’engagement de la responsabilité sans faute de l’État.
L'existence d'une responsabilité de l’État du fait des lois et des conventions internationales (I), montre bien que l’engagement de la responsabilité de l’État du fait des conventions internationales est possible (II).
I) L'existence d'une responsabilité du fait des lois et des conventions internationales
La responsabilité du fait des lois (A), a été étendue à la responsabilité du fait des conventions internationales (B).
A ) La responsabilité du fait des lois La responsabilité de l'État du fait des lois était jusqu'à il y a peu exclusivement une responsabilité sans faute. Le