Commentaire d’andromaque, acte iii, scène 7
En promettant un avenir dramatique aux personnages, la tirade de Pyrrhus ne met elle pas en valeur la complexité de ce personnage tiraillé entre passion et politique, exprimée à travers l’ambigüité de l’amour et de la haine ?
En effet, les sentiments contradictoires de Pyrrhus le pousseront, à l’aide de l’argumentation, à poser un ultimatum à Andromaque, lui promettant ainsi un destin tragique.
C’est à travers le désespoir de Pyrrhus que Racine illustre la complexité de son personnage. Celui-ci hésite et ne sait que choisir : Amour ou haine ? Passion ou politique ?
Pyrrhus exprime son désespoir et son mal-être tout au long de sa tirade en se lamentant, notamment à travers des questions rhétoriques qu’il pose à Andromaque : « Faut-il que mes soupirs vous demandent sa vie ? / Faut-il qu’en sa faveur j’embrasse ses genoux ? ». Il apparaît comme un homme perdu, et lorsqu’il déclare que son « cœur [est] désespéré », le lecteur a pitié de lui. Pyrrhus emploie en effet le champ lexical de la souffrance : « souffrir », « gémir ». Il arrive ainsi à faire passer sa peine à travers tous ses doutes et ses craintes sur la décision d’Andromaque.
Si l’amour de Pyrrhus pour Andromaque est indéniable, il est étroitement lié à la haine que Pyrrhus peut éprouver envers elle. En effet, les deux champs lexicaux se mélangent, se complètent, mais s’affrontent également : « Je croyais apporter plus de haine en ces lieux. / Mais, Madame, du moins tournez vers moi les yeux. ». Il veut que l’amour qu’il ressent pour Andromaque soit réciproque. La réplique « Au nom de votre fils, cessons de nous haïr » exprime ainsi sa confusion. Il déclare que le fils d’Andromaque pourrait être l’origine de leur