Commentaire d’arrêt cour de cassation, chambre commerciale, le 10 mars 2009
Les clauses exonératoires ou limitatrices de responsabilité sont de plus en plus fréquentes aujourd’hui dans les contrats. Or, la loi et les tribunaux ont permis, dans certains cas, de les rendre inefficaces. Ainsi la preuve d’un dol ou d’une faute lourde tient en échec la clause comme c’est le cas dans l’arrêt qui nous intéresse de la chambre commerciale de la Cour de Cassation du 10 mars 2009.
En l’espèce, une société confie à une société de transport express un pli destiné à une société d’autoroute et contenant une réponse à un appel d’offres public. Celui ci devait être distribué au plus tard le lendemain avant neuf heures du matin mais n’arriva que douze heures plus tard, postérieurement à la clôture de l'appel d'offres. De plus, le pli a été remis antérieurement par erreur à une autre adresse.
La société victime saisit le juge en indemnisation du préjudice subi. La cour d’appel condamne la société de transport à payer une indemnité à concurrence du prix du transport du pli mais écarte l’existence d’une faute lourde. Un pourvoi est alors formé par la société lésée.
L’arrêt attaqué soutient que la société de transport a simplement été défaillante dans le respect du délai de livraison et que ce simple retard ne constitue pas une faute lourde. De plus, la Cour d’Appel soutient que l’expéditeur n’a pas informé le transporteur de l’importance du contenu du colis et qu’ainsi la société de transport n’a pas eu conscience de la probabilité du dommage que sa faute pouvait provoquer.
La question que s’est alors posée la Cour de Cassation a été de savoir quelles pouvaient être les caractéristiques exigées pour qualifier une faute lourde pouvant éventuellement annuler la clause limitative de responsabilité.
La haute juridiction casse et annule l’arrêt rendu le 7 février 2008 par la cour d’appel de Paris. En effet, elle estime que la négligence d’une extrême gravité confinant au dol et