Le poème de Charles Baudelaire L'horloge extrait de l'œuvre Les fleurs du mal clôt la longue série de poèmes consacrés au temps, de la section « Spleen et idéal » LXXXV. Ecrit au milieu du XIX ème siècle, plus précisément en 1857 le recueil du poème provoquera un scandale. Il conduit, deux mois plus tard, à la condamnation de Baudelaire et de ses éditeurs pour « offense à la morale publique et aux bonnes moeurs » et à la suppression de 6 poèmes. Néanmoins le poète reste le maitre incontesté du symbolisme, tentant d'atteindre une réalité transcendante et à saisir l'idéal en la poésie, tout comme Rimbaud le fait. Comment Baudelaire à travers un discours qui se compose de plusieurs voix cherchant à impressionner le lecteur exprime t-il la fuite du temps tout en représentant sa vision de l'homme? Nous remarquerons le discours polyphonique d'invective qui vise à impressionner, tout comme la fuite du temps est particulièrement présent dans le poème. Enfin nous étudions la représentation de l'homme.

Baudelaire nous présente un discours qui est polyphonique et un avertissement, un rappel de la brièveté de la vie. D'abord, l'emeteur qui est ici l'horloge adresse un message à portée universelle « nous » vers 2, ce n'est pas ici seulement le poète qui est impliqué. Elle commence à parler quand Baudelaire la fait s'exprimer avec une prosopopée rapportant ses propos « Dont le doigts nous menace et nous dit: Souviens -toi! » vers 2. Le verbe introducteur de parole « dit » vers 2 ouvre le dialogue. L'horloge donne ainsi la parole à la seconde au vers 9, celle ci est mise en avant et personnifiée par une majuscule « Seconde » v 9. Puis la prise de parole se transmet au présent « Maintenant dit » v. 11. Le recepteur se sent impliqué par le tutoiement « j'ai pompé ta vie » v12, « te dévore » v7. Nous retrouvons, de plus, des verbes propres à la parole « chuchote » v10, « dit » v11. Le profil polyphonique du poème se retrouve d'autant plus que dans