Commentaire la princesse de clèves
Princesse de Clèves
(De « Eh bien, Monsieur, lui répondit-elle » à « et aimez-moi encore, si vous pouvez. » )
A – Un aveu héroïque
Cette scène romanesque est un moment critique du roman où la Princesse de Clèves reconnaît à son mari son amour pour un autre.
Son aveu est pudique et sa passion pour le duc de Nemours n’est évoquée qu’au moyen d’un euphémisme « Je vous demande mille pardons et si j’ai des sentiments qui vous déplaisent, du moins je ne vous déplairai jamais …afficher plus de contenu…
de Clèves qui se prête au jeu et y répond.
Cet aveu est par ailleurs plus une défense que l’aveu d’une culpabilité.
Excepté la demande de « mille pardons » dans une formule très convenue, la Princesse de Clèves, dans cet aveu, est avocate d’elle-même et utilise tous les dispositifs rhétoriques traditionnels :
– L’actio tout d’abord par la gestuelle « en se jetant à ses genoux ».
– L’exorde destiné à poser clairement le sujet du discours « je vais vous faire un aveu que l’on n’a jamais fait à son mari ».
– La Princesse de Clèves tente ensuite de capter la bienveillance de son mari en donnant une image positive d’elle-même à travers le champ lexical de l’innocence :
«innocence », « conduite », « intentions », « force », « nulle marque de faiblesse » …afficher plus de contenu…
Depuis quand vous plaît-il ? Qu’a-t-il fait pour vous plaire ? Quel chemin a-t-il trouvé pour aller à votre cœur ? »
B – La grandeur d’âme de M. de
Clèves
Pourtant, M. de Clèves dépasse la jalousie avec grandeur.
A ces interrogations, M. de Clèves répond de manière ferme et catégorique par des tournures négatives (« je n’abuserai pas de cet aveu / je n’en abuserai pas ») qui montre qu’il ferme son cœur à la jalousie et qu’il sort vainqueur de sa lutte contre une passion négative.
La champ lexical de la vertu présent dans la fin de sa réplique s’applique à la
Princesse de Clèves : « confiance », « sincérité », « prix infini », « estime[z] »,
« marque de fidélité », « donné »