Commentaire v. 5850 le chevalier de la charrette
Commentaire de texte, vers 5850-5929 :
L’extrait que nous allons étudier s’inscrit lors du tournoi de Noauz, Lancelot est bridé par sa dame qui lui demande de faire au « noauz ». Le héros du roman est donc de nouveau mis à l’épreuve, et doit connaître l’humiliation pour se voir attribuer l’honneur et l’amour de Guenièvre. Ce passage n’est pas dénué d’un certain effet de suspens, le lecteur s’attend à voir le protagoniste agir en héro brave. La qualité du héros s’accompagnait en effet jusque-là par ses qualités guerrières comme on peut le constater dans les chansons de geste de l’époque, et même dans les poésies épiques. Pourtant la valeur guerrière de Lancelot est de nouveau soumise à l’épreuve et c’est son humilité et ses qualités morales qui sont mises en relief. Le lecteur ne peut que ressentir une gêne de voir le chevalier se faire maltraiter ainsi, puisque lui connaît les épreuves qu’il a enduré et sait que ce chevalier n’a rien d’un l’homme lâche. C’est pourtant Guenièvre qui est à l’origine de ce mauvais traitement. Nous nous demanderons donc en quoi l’humiliation de Lancelot constitue une nouvelle épreuve, pour cela nous étudierons dans un premier temps la valeur de l’amour courtois dans ce passage, puis dans un second temps les valeurs du chevalier, qui n’ont pas attraits à la seule force physique, nous verrons enfin comment s’organise le voyage initiatique de Lancelot.
Dans le roman l’amour courtois prend plusieurs formes, Lancelot entretien une relation qui a des allures de vassalité avec sa Dame. Le mot dame tire d’ailleurs son origine du latin « domina », c’est-à-dire la maîtresse. Il s’agit donc pour Lancelot d’obéir aux ordres de Guenièvre, mais cette obéissance entraine immanquablement une souffrance qu’elle soit physique ou mentale. Lorsqu’il monte dans la charrette par exemple, Lancelot accepte l’humiliation, lorsqu’il traverse le « pont de