Commentaire
Extrait du commentaire composé Comédie en cinq actes et en alexandrins de Molière, Tartuffe est présentée pour la première fois en 1664, en réaction contre la Compagnie du Saint-Sacrement. Celle-ci parvient à faire interdire la pièce pendant des années, malgré le fait que le Roi Louis XIV l'ait appréciée. Il faut attendre 1669 pour que l'autorisation soit donnée de jouer publiquement la pièce. Cela est (entre autres) dû à l'évolution de la situation en France, de la dissolution de la Compagnie du Saint-Sacrement à la signature de la « Paix de l'Eglise » entre Louis XIV et le Pape. Tartuffe, le faux dévot qui a donné son titre à la pièce, a vu son nom rentrer dans le langage courant puisqu'aujourd'hui encore, un tartuffe désigne un hypocrite qui se cache derrière une apparence de bons sentiments. Dans l'extrait qui nous concerne ici, Tartuffe révèle son véritable visage. Les deux tirades qui y sont présentées font montre d'une double parole qui vient témoigner de son hypocrisie. Il est en présence d'Elmire, la femme d'Orgon. Texte étudié: Molière, Tartuffe, Acte III scène 3 : Vers 933 à 1000 TARTUFFE L'amour qui nous attache aux beautés éternelles, N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles. Nos sens facilement peuvent être charmés Des ouvrages parfaits que le Ciel a formés. Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles: Mais il étale en vous ses plus rares merveilles. Il a sur votre face épanché des beautés, Dont les yeux sont surpris, et les coeurs transportés ; Et je n'ai pu vous voir, parfaite créature, Sans admirer en vous l'auteur de la nature, Et d'une ardente amour sentir mon coeur atteint, Au plus beau des