Commentaire
«Drame intérieur», ce livre, dont l’auteur justifie l’appellation de «roman» dans une lettre à son éditeur, détaille au fil de 49 chapitres l’implacable marche à une mort annoncée pour prononcer une «plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir».
À la prison de Bicêtre, un condamné à mort note heure par heure les événements d’une journée dont il apprend qu’elle sera la dernière. Il rappelle les circonstances de la sentence, puis de son emprisonnement et la raison qui le fait écrire, jusqu’au moment où il lui sera physiquement impossible de continuer. Nous sommes ici au tout début du roman ; l’extrait se compose de l’ensemble du chapitre premier. Le protagoniste vient d’apprendre qu’il est condamné à mort, et la longue souffrance de l’attente dans la cellule va commencer. Le roman se concentre sur ses quelques instants entre la certitude de sa mort imminente et la mort effective ; ce moment d’angoisse pure. Il s’agira de voir comment Victor Hugo traite ce thème de la mort, et quelle résonance politique il en tire.
Nous verrons dans une première