Commentaire :
La Condition Humaine (1933)
Première Partie, 21 Mars 1927
Minuit et demi

Introduction :
En 1933, Malraux fait apparaitre la Condition Humaine. Ce roman historique se passe en 1927 dans la Chine de Tchang Kai Chek, obtient un grand succès. Ouverture du récit sur une scène dramatique :
Tchen, jeune communiste, est sur le point de tuer un trafiquant dans son sommeil d’armes afin de récupérer un ordre de vente qui permettrait ses camarades de s’approvisionner en armes. L’intérêt du texte réside dans le drame intérieur qui se joue au cœur de la scène tendue.

Une ouverture cinématographique La dramatisation de la scène « une scène à faire » d’après l’aveu de Malraux, l’incipit est la pour créer une atmosphère tendue, angoissante comme dans les films en noirs et blancs des années 30-50. L’entrée se fait « en médiares » ; le lecteur est plongé directement dans l’action du drame par ces deux verbes : « lever » et « frapperait ». Malraux transgresse le protocole d’ouverture d’un roman écrite a la manière de Balzac. Le temps semble arrêté, suspendu. L’action reste en suspens et est différée. On a une sorte d’arrêt au-dessus du lit. L’attente du lecteur devient pénible, son impatience est exaserbée.

L’importance de la mise en scène et la charge symbolique du décor. La cadre de l’action n’est pas vraiment décrit : pas de plan d’ensemble de la chambre, peu de détails. Les jeux d’ombres et de lumière semblent réglés comme dans les années 30. Il y a une intensité décroissante des sons. Le décor est symbolique : seule source de lumière vient de la ville, espace vivant, animé, par opposition à la chambre qui est obscure où rien ne bouge. Tchen est encore à la frontière entre deux mondes, celui de la lumière qui symbolise le monde des vivants et celui de la nuit évoquant la mort. En fait, l’atmosphère oppressante créée par la mise en scène est en accord avec l’état psychologique du personnage.

La prééminence