COMMENTAIRE
Perçu comme la plus grande figure littéraire du 19éme siècle et grand auteur engagé français, Victor Hugo aura marqué la société française de son époque par l'engagement politique ou sociale qu'il dégageait au sein de ses œuvres.
Les Misérables, grand ouvrage notable de l'auteur, qu'il rédigea lors de son exil sur l'île de Guernesey, en est un parfait exemple : publié en 1862, alors que la France est sous le second empire de Napoléon III, le roman dénonce clairement les grands problèmes de société du 19éme siècle.
Dans l'extrait à étudier, Hugo met en scène des insurgés lors des journées révolutionnaires en 1832, face à l'infanterie de gardes nationale et municipale. Toutefois, le récit de ces combats n'est pas fait de manière très 'conventionnelle', c'est à dire de façon à choquer le lecteur par un récit 'cru'. Bien au contraire, Hugo à tendance à déréaliser la violence.
Nous étudierons donc comment l'auteur poétise l'affrontement dans cet extrait, en analysant la dramatisation du combat et puis l'enjolivement de la réalité.
Afin d'attacher une certaine notion de gloire à la guerre, c'est à dire la rendre belle et utile, Victor Hugo dramatise le récit, qui se veut expressif, car il s’agit de théâtraliser le combat.
Cela est démontré avec la syntaxe du texte. En effet, la structure étant massive, l'auteur a beaucoup de choses à dire et il cherche à montrer à quel point le combat est rude et incessant. Le rythme du texte est très irrégulier, avec l'emploi de phrases courtes et de la locution « Tout à coup » l.1, ce qui contribue à rendre le texte expressif.
Plus encore, l'utilisation du champ lexical de la violence au cours du texte : « rugissement » l.5, « barbare » l.22, « agonie » l.25, « férocité » l.23 donne un effet d'accumulation et de ce fait, la violence apparaît comme globale et virulente.
De plus, la généralisation du conflit avec des termes indéterminés : « la troupe » l.24, « mêlée » l.26, « la barricade » l.18