Commentaires sur la société du spectacle
Commentaires sur la société des spectacles
De Guy Debord
Debord nous propose, dans son livre Commentaires sur la société du spectacle paru en 1988, une critique de la raison marchande, de son omniprésence dans la vie de tous les êtres humains, dans tous les systèmes socioculturels et économiques. Cette raison, qui prime partout, est le moteur ainsi que la source de l’aliénation de notre société de consommation qui, dès lors, est comparée à un spectacle. Son livre se propose de brosser un portrait de ce qu’est ce spectacle, de démontrer quelles sont ses ramifications, d’établir à partir de quelles techniques il tire sa puissance. Il se propose parallèlement, à partir de son livre La société du spectacle paru vingt ans plus tôt, de comprendre dans quelle mesure il s’est modifié, qualitativement et quantitativement et de quelle façon il s’est subtilement inscrit dans nos institutions et nos modes de vie contemporains. Également, tout comme le livre de 1967, Commentaires sur la société du spectacle nous est proposé en tant qu’essai politique décliné en plusieurs déclarations en autant de chapitres courts et succins, informant sur la façon dont procède le spectacle et dans quelles sphères il s’incarne. Debord ne cherche pas ici à convaincre, mais plutôt à exposer des états de fait, à décrire le spectaculaire sous ses formes les plus importantes. Il y mentionne les conséquences pratiques du rapide déploiement spectaculaire depuis vingt ans. Sans polémique, sans vouloir être moralisateur ni montrer ce qui serait souhaitable, il y décrit seulement ce qui « est »[1]. Toutefois, son style incisif ne laisse aucun doute sur sa position, en opposition totale avec le spectaculaire et ses effets collatéraux. Aussi, laisse-t-il au lecteur le choix de se mobiliser ou non, de trouver d’autres façons de faire, mieux adaptées à une éthique marchande, s’il en est une ou de repartir sur d’autres bases.
La thèse principale de Debord dans La société du spectacle