Communication Sociale Et Violence
LA COMMUNICATION PAR LA VIOLENCE
ET MEDIATION EN MILIEU SCOLAIRE
Daniel MOATTI
Article original, publié après modifications dans la revue Communication & Langages, sous le titre
La Communication par la Violence..
Depuis dix ans les plans gouvernementaux de lutte contre la violence urbaine, en général, et contre la violence scolaire, en particulier, sont régulièrement lancés à grands fracas médiatiques.
Bien souvent, ces lancements font suite à des faits divers dramatiques. En 1991 et 1992, les gouvernements de Michel
ROCARD, puis d’Edith CRESSON, partaient à la reconquête des quartiers (sous-entendu des quartiers difficiles). C’était d’ailleurs le titre de la revue « Service public1 ». Ce numéro consacré aux quartiers défavorisés annonçait, en six articles, la mise en œuvre d’un programme de sauvetage social et politique des quartiers sensibles.
En mars 1996, François BAYROU, Ministre de l’Education nationale du gouvernement BALLADUR, dévoilait son plan, en 1998 c’était le tour de Claude ALLEGRE, ministre de l’Education nationale du gouvernement JOSPIN. Gouvernement de la Droite, gouvernement de la Gauche, et pourtant dans l’un comme dans l’autre cas, les intéressés – élèves, enseignants, parents d’élèves – ne sont ni convaincus, ni satisfaits par les résultats obtenus. Le sentiment d’insécurité des acteurs du système scolaire est corroboré par les analyses sociologiques.
Une enquête menée, pour le compte de l’Institut des hautes études de la sécurité intérieure par Eric DARBIEU, chercheur à
1
Service public, La reconquête, revue du Ministère de la fonction publique et des réformes administratives n°6 de septembre 1992.
2
l’Université de Bordeaux-II, signalait, en 1996, que 9% des élèves ont été victimes du racket, sur l’ensemble du territoire français2. Ce pourcentage peut atteindre 50%, dans certains établissements réputés, « sensibles ». En mai 1999, la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (F.I.D.L.), a organisé une campagne « l’école