Compétitivité des entreprises
B. PARANQUE
INTRODUCTION
Entre 1991 et 1993 la France a connu une forte récession (Artus 1994b). Celle-ci a été plus longue et plus marquée que celles apparues au cours de ces quinze dernières années. Elle a entraîné un accroissement des défaillances (+ 3 % en 1992, + 3,4 % en 1993). T outefois, depuis les premiers mois de 1994 une reprise de l’activité se manifeste 1. Sa vigueur et son ampleur sont liées, pour une large part, à la capacité des entreprises à exploiter leur compétitivité, ce qui dépend de leurs décisions actuelles, particulièrement en matière d’investissement de modernisation. L’enjeu du développement de la compétitivité des entreprises a fait l’objet de nombreux travaux (Coriat-T addei, 1992 ; Commissariat Général du Plan, 1993 ; Commission des Communautés Européenne, 1994). Dans son Rapport économique annuel pour 1993, la Commission des Communautés Européennes étudie l’« Évolution de la compétitivité aux États-Unis, au Japon et dans la Communauté ». La compétitivité y est définie au nive au macroé conomique comme la capacité d’un pays « d’accroître sa part des marchés d’exportation ou de soutenir un taux de croissance plus élevé sans que son solde courant se détériore » (page 176). Si alors l’indicateur « de compétitivité le plus couramment utilisé est fondé sur les coûts salariaux unitaires... » c’est qu’il permet de calculer un indice des coûts salariaux d’un pays par rapport aux indices de coûts salariaux de ses partenaires étrangers. « L’hypothèse implicite sur laquelle est fondé cet indice est que, le prix des biens exportables étant lié par une forte concurrence internationale, l’évolution des coûts salariaux unitaires relatifs est représentative des variations de la rentabilité relative des secteurs exposés à la concurrence étrangère ». Il est cependant précisé que la rentabilité est influencée par d’autres facteurs et que, pour cette raison, « on pouvait donc préférer, comme