Comparer déconcentration et décentralisation en france
« On peut gouverner de loin mais on n'administre bien que de près. » disait Odilon Barrot à propos de la déconcentration. La déconcentration est une technique d'organisation des administrations qui consiste à distribuer les agents et les compétences au sein d'une même personne morale, depuis une administration centrale vers ses services déconcentrés le tout sous le respect d'une hiérarchie qui implique des contrôles par le(s) pouvoir(s) central(aux). Cette organisation se distingue de la décentralisation qui consiste en un transfert de pouvoirs de l'État vers des personnes morales de droit public distinctes de lui. Cette dernière dispose d'une autonomie plus ou moins grande, d'un budget propre, mais reste sous la surveillance de l'État, par le contrôle de légalité et la tutelle. L'administration française est à 95% déconcentrée mais des institutions phares du paysage français sont décentralisées: les collectivités territoriales que représentent la région, le département et la commune. Il est donc pertinent de comparer la déconcentration et le décentralisation pour essayer de mettre à lumière les points importants de divergence mais aussi de complicité. Notre sujet parlant explicitement de la France, nous nous cantonnerons à ce seul État. Ainsi on peut se demander si la déconcentration et la décentralisation sont contradictoires? Pour répondre à cette question, nous verrons dans une première partie que la déconcentration est une organisation propice à l'empêchement de la coagulation des différents organes de l'État central (I), puis nous montrerons que la décentralisation est un mode d'organisation favorable à la « démocratie locale » (II).
I) La déconcentration: moyen de décoagulation des organes étatiques.
La déconcentration représente donc un moyen « d'exporter » l'influence de l'État central sur le territoire français. Cependant « exporter » ne signifie pas « céder », et l'État garde tout de même