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Développement des clés d’analyse
Par Anne Régent et Laurent Susini
Petits Classiques Larousse -1- Phèdre de Racine
Acte II, scène 2
Clefs d’analyse
Compréhension
Une émotion retenue
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Au début de l'entretien, du début de la scène jusqu'au vers 508, Hippolyte se place sur le terrain politique avec Aricie, à l'exclusion de tout épanchement sentimental explicite. La mort supposée de Thésée implique un problème de succession, et Hippolyte propose de céder la place à Aricie (v. 494), princesse déchue et prisonnière.
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Toutefois, de nombreux termes dans ce discours politique sont ambigus et font allusion à l'amour qui pourrait les réunir : ainsi Hippolyte affirme avoir plaint la rigueur des lois qui entravaient la liberté d'Aricie (v. 475), et lui dit Je vous laisse aussi libre, et plus libre que moi (v. 480), suggérant ainsi un parallèle implicite entre la privation de liberté politique et celle due aux chaînes amoureuses. Il souligne enfin le côté chevaleresque de son action : Je pars, et vais, pour vous, / Réunir tous les voeux partagés entre nous (v. 507-508).
Aricie
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Aricie s'adresse toujours à Hippolyte au moyen de l'apostrophe Seigneur, ce qui est une façon de souligner le lien de dépendance politique qui la soumet à lui.
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Son discours est marqué par la surprise : en témoigne l'utilisation de la modalité interrogative, parfois liée à la reprise des termes mêmes utilisés par
Hippolyte : De moi, Seigneur ? (v. 487), et parfois à des questions rhétoriques adressées à elle-même : Veillé-je ? Puis-je croire un semblable dessein ? (v. 511) ou adressées à Hyppolite (v. 512-513 et v. 524). On remarquera également le lexique de l'étonnement : étonnée et confuse (v. 509), l'hésitation entre le rêve et la réalité : Je crains presque, je crains qu'un songe ne m'abuse. / Veillé-je ? (v. 510-511), et enfin la modalité exclamative, révélatrice de son trouble (v. 513-514).
Petits Classiques Larousse -2- Phèdre de Racine
Réflexion
Surprise ou manipulation