Comportement alimentare
Si le surpoids et l’obésité augmentent dans toutes les classes sociales, ils ne suivent pas le même rythme. La hiérarchie sociale est ici déterminante. Les femmes cadres avec un indice de masse corporelle (IMC) moyen de 23 sont 4 fois moins touchées par l’obésité (4%) que les ouvrières (16%) dont l’IMC moyen est déjà de 25 (limite basse du surpoids).
La sociologie s’est depuis longtemps intéressée à cette structure sociale des pratiques de consommation alimentaire, entre poids des revenus, goûts et identité collective, éducation et reproduction, groupe social et rapport de domination.
Faustine Régnier, sur la base de 85 entretiens dont une grande partie de femmes, retrouve tout d’abord une catégorisation proche de celle de Bourdieu dans les années 70 [1], avec 4 positions vis-à-vis des normes de corpulence et d’alimentation saine.
• Très intégrée aux normes de minceur et de santé, d’activité physique et d’alimentation équilibrée, la catégorie aisée (cadres, professions libérales, éducation supérieure) connaît et maîtrise le vocabulaire diététique et les prescriptions générales (5 fruits et légumes, moins gras, moins salé, moins sucré, cuisine aux graisses végétales plutôt qu’aux graisses animales...). • Les membres des classes moyennes en ascension sociale (employées ou femmes aux foyers), souvent en contact par leur activité professionnelle ou par leurs autres socialisations avec des membres de la classe aisée, sont également très intégrés et font preuve, entre intégration et culpabilité, d’une grande « bonne volonté » envers ces normes, à la mesure de leurs espoirs d’ascension sociale. • Les classes populaires, sans ce