Composition littéraire: volonté de rupture et énergie visionnaire chez rimbaud
Composition sur textes d’auteurs au programme de littérature française
Sujet : Deux textes extraits des Poésies et d’Une saison en enfer de Rimbaud vous sont proposés ci-dessous. À partir de l’analyse que vous en ferez, vous exposerez, dans un développement rédigé et composé, les modalités de leur exploitation à l’intention d’une classe de première. Vous pourrez par exemple vous intéresser à la tension entre volonté de rupture et « énergie visionnaire » (R. Char)
« Il faut être absolument moderne », affirme Rimbaud à la fin d’Une Saison en enfer, signifiant là son rejet du passé et la nécessité impérieuse pour lui d’aller de l’avant. Sa poésie de Rimbaud est en effet mue par une volonté de rupture, qui fonde l’expérience poétique. Pour le jeune poète révolté, il s’agit bien sûr de rompre avec les codes sclérosants de la société et de la morale, qui sont autant d’entraves à la liberté. Mais cette rupture, elle se manifeste surtout dans le rejet de la « fadasse poésie subjective», appellation visant aussi bien l’écriture de Racine que celle des Parnassiens, et avant eux des Romantiques – Hugo est qualifié de « cabochard » et Musset est dit « quatorze fois exécrable» dans la lettre du 15 mai 1871 à Paul Demeny – et, plus généralement, de tous les versificateurs du milieu du XIXème siècle. Ainsi peut-on lire au début d’ « Alchimie du verbe » : « Je trouvais dérisoires les célébrités (…) de la poésie moderne ». Enfin, s’il y a chez Rimbaud une volonté de rupture, c’est aussi vis-à-vis de lui-même, de sa propre création littéraire, qu’il finit dans Une saison en enfer, par reléguer au rang de délire, de folie. Cependant, loin du nihilisme d’une rupture qui ne serait que destruction, l’œuvre de Rimbaud manifeste aussi une énergie visionnaire, comme l’a écrit René Char : moderne, innovante, elle pose les jalons de la poésie du vingtième siècle, et appartient pleinement à la modernité poétique. Plus encore,