Compte rendu de la communication de philippe hamon «la description de l'indescriptible»
Pour situer les perspectives de l'examen de ces textes du point de vue d'une sémiotique de la description, il convient de rappeler quatre problèmes généraux -et les réponse de principe que leur donne la sémiotique.
1) Celui de la référence. Parler, c'est parler de quelque chose. L'acte de référence est inhérent au langage et implique la présence -du référant (le sujet parlant)
-du référent (l'objet dont on parle)
-de la référence (le rapport de l'un à l'autre). La description est indépendante du statut de son référent (existant ou non) comme de son référant (singulier ou pluriel, localisable ou non localisable); elle est un mode de la référence.
2) Elle se définit comme un des quatre grands types formels du discours: narratif, descriptif, argumentatif, poétique. Chacun se caractérise non par ses objets mais par des constantes internes au discours; par exemple, pour le type poétique, la répétition, le parallélisme, le principe d'équivalence, etc. Entre les types discursifs, les relations sont complexes. On peut les concevoir comme exclusifs ou, au contraire, comme toujours combinés l'un à l'autre dans tout discours, selon des "dominantes" particulières; au XIX° siècle, par exemple, où l'analyse littéraire et la rhétorique confondent généralement genre et type, la description est réputée la forme la plus contraire à la poésie et c'est là un point de vue que partage encore Valéry: lieu du permutable, de l'indifférent, la description serait essentiellement antinomique au poétique, lieu du nécessaire et du sur-signifiant. D'autres doctrines (Mallarmé) lui opposent le récit et l'on pourra consulter sur ce point la mise au point faite par D. Combes, Poésie et récit, Corti. Il vaut mieux sans doute considérer qu'il