Compte rendu de lambeaux
Il lui faut avoir les mots pour se dire, se trouver, se recréer. Il sera le narrateur de sa propre démarche introspective – d’où l’emploi du pronom personnel de la deuxième personne "tu". Il écrit des pages poignantes dans une langue tenue, précise, sans pathos, mais vibrante, haletante pour dire ce long cheminement intérieur, cette patiente, exigeante, douloureuse exploration de soi qui le mènera au bord de la folie, au bord du suicide.
Cette quête d’identité passe nécessairement par un retour aux origines, une interrogation sur l’héritage génétique, culturel. Il lui faut revenir à l’enfance et surtout se confronter à l’image de cette mère qui lui a donné la vie et dont il se sent coupable de la mort, mais aussi rendre hommage à celle qui l’a rendu à la vie, celle qui a accueilli ce bébé en état de choc, "fendu en deux", qui l’a choyé, accompagné, lui a donné l’essentiel,