Compte -rendu de lecture, l'ingénu, Voltaire
La vie et l’œuvre de Voltaire incarnent à elles seules le XVIIIe siècle tout en exprimant de manière remarquable l’esprit des Lumières. Né à Paris, François-Marie Arouet, dernier enfant d’un notaire au Châtelet, appartient à un milieu de bourgeois aisés et cultivés et gardera de ses origines le sens des affaires et l’ambition d’égaler les nobles. Il fait des études brillantes chez les Jésuites au collège Louis-le-Grand, mais inquiète ses maîtres par son impertinence et son indépendance d’esprit. Très tôt, il se lance dans la vie mondaine et ses débuts littéraires sont très vite remarqués: des écrits satiriques contre le poète La Motte et une épigramme en latin contre le Régent lui valurent d’abord l’exil en province, puis un séjour d’une année à la Bastille. Sorti de prison, il devint célèbre à 24 ans grâce au succès d’Œdipe (1718) et de La Ligue (1723). Il est porté aux nues, compose des divertissements pour le mariage de Louis XV et fait d’habiles spéculations financières. Mais lorsqu’un aristocrate, le chevalier de Rohan, se jugeant insulté par sa réplique sanglante «Mon nom, je le commence, et vous finissez le vôtre!» le fait enfermer à nouveau à la Bastille par lettre de Cachet – Voltaire est exilé en Angleterre (1726). Cet exil lui inspire les Lettres philosophiques (1734), mais, revenu en France, il sera contraint de s’exiler à nouveau, à Cirey cette fois-ci, chez sa maîtresse, Mme du Châtelet. Durant ce séjour d’une dizaine d’années, il publia des ouvrages de science, d’histoire, ainsi que de nombreux pamphlets. De retour à Paris, à la cour de Versailles, il deviendra historiographe du Roi, puis entrera à l’Académie. Comme le héros de Zadig (1747), il sera tantôt en faveur, tantôt en disgrâce, ce qui lui vaudra d’amères désillusions. En 1750, le roi Frédéric II de Prusse l’appelle auprès de lui ; son amitié avec le « despote éclairé » et les années passées à la cour de Prusse se soldèrent par une